FEMMES EGLISE MONDE

Observatoire

L’Apocalypse relue
en regardant la vie,
pas les théories

 L’Apocalisse riletta   guardando alla  vita, non alle teorie   DCM-002
05 février 2022

L’Apocalypse ? Ce n’est pas un écrit visant à nous révéler l’avenir, mais un texte qui nous parle de l’aujourd’hui, de notre monde et de notre vie d’êtres humains dans celui-ci. En le lisant avec un regard libre, « il peut devenir un texte qui inspire pour engendrer un autre type de coexistence humaine-cosmique différente », écrite Antonietta Potente, sœur dominicaine, théologienne, auteure de Il miele et l’amaro. Lettura mistico-sapienziale dell’Apocalisse [Le miel et l’amer. Lecture mystique et sapientielle de l’Apocalypse] (Paoline, Milano, 2021). Le titre et le sous-titre introduisent directement à ce qui est le regard de fond de tout l’ouvrage. Un regard qui se tourne vers la vie et non vers les théories et dans lequel les contrastes ne trouvent pas leur composition dans une unité supérieure abstraite, mais restent dans leur réalité, parfois douce et parfois crue et douloureuse.

Pour Antonietta Potente, l’attention aux « choses ultimes » doit servir à illuminer l’aujourd’hui de la nature et du monde humain, et ici apparaît une autre particularité du livre, unis par un lien de solidarité que très souvent nous humains, voulons ignorer.

De l’Apocalypse peuvent donc découler de nouvelles façons d’être au monde et dans le monde, en récupérant une harmonie qui n’est pas l’annulation des contrastes, mais leur pacification entre les êtres humains et avec l’univers tout entier. Ici s’insère la signification la plus véritable de la prophétie : faire découvrir de nouvelles possibilités que la réalité ne présente pas à qui l’approche avec un sentiment superficiel, mais qui ne peuvent se révéler qu’en allant en profondeur.

Le livre d’Antonietta Potente ne veut pas se présenter comme une exégèse rigoureuse et ponctuelle, mais comme une approche qui part de l’existence et y retourne, en jetant sur elle la lumière qui découle de la parole inspirée : ce n’est pas seulement la perspective de l’interprétation et de la connaissance qui est en jeu, mais celle de toute la subjectivité de l’auteur et du lecteur.

Dans cet écrit convergent les expériences personnelles de l’auteure, qui a vécu de nombreuses années en Bolivie, en entrant en contact avec des cultures profondément différentes de la nôtre, et son engagement féministe qui conduit à valoriser le sentiment des femmes pour créer différentes formes de coexistence.

Giorgia Salatiello