Nous délaissons Luc pour un dimanche en cette fête de l’Epiphanie et dans ce passage de l’Evangile de Matthieu, des mages venus d’orient décryptent dans le ciel un signe qui évoque la naissance d’un roi. Mais s’ils savent décoder le signe, ils n’ont pas la clé leur indiquant «qui» il désigne. Ils viennent donc à la cour de Jérusalem ou les a conduits l’étoile: à la cour, c’est logique pour chercher un roi. Mais aucune naissance n’y est attendue. Alors on s’étonne, on s’inquiète, on interroge les spécialistes des Ecritures qui indiquent Bethléem comme lieu de la naissance du Messie. Or, ce Messie, tout le peuple l’attend. Pourtant, personne ne bouge, ni les grands prêtres, ni les scribes. Seuls ces étrangers, qui ne sont pas directement concernés, se mettent en route. Le personnage le plus surprenant, c’est Hérode, qui prend au sérieux les Ecritures mais pour se mettre en travers. Loin d’y voir des balivernes, il envoie les mages en avant, dans l’intention de s’opposer au plan de Dieu. Cela peut nous sembler fou, mais est-ce que nous ne nous mettons pas souvent sciemment en travers de la grâce parce que le chemin sur lequel nous croyons que le Seigneur nous appelle n’est pas à notre goût? La clé de cette fête, c’est bien sûr que toutes les nations sont associées au même héritage, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus. Toutes les nations, c’est aussi nous. La suite de cet épisode, c’est la folie meurtrière d’Hérode pour éliminer ce concurrent annoncé par les mages et localisé par les Ecritures. Si Jésus en réchappe, c’est pour mieux donner sa vie librement pour nous sur la croix. Car la grâce se fraye un chemin dans le monde malgré nos refus, notre obstination, notre mensonge, notre peur. Alors comme c’est le temps des vœux, je souhaite à chacune et chacun d’entre nous personnellement que la grâce se fraye un chemin en nos cœurs, que nous baissions la garde devant Dieu, que nous laissions l’Esprit Saint entrer pour mettre nos pas dans ceux du Christ!
* Aumônier général des prisons de France et d’Outre-Mer
Dieu, mon Fiat et la crèche
J’étais un naufragé, un être perdu, en déséquilibre;
adulte, j’ai répondu à l’Appel de Dieu, Lui mon Salut;
il m’a changé; depuis je L’adore, en mon âme enfin libre,
je suis devenu l’un des mages, un pèlerin de l’absolu.
Dieu, ma femme et mon Fiat
La Parole, une Etoile, m’a conduit à la foi en Dieu;
l’Eglise et ma femme m’ont annoncé Son Amour mélodieux;
l’Esprit Saint m’a ouvert à dire Oui au Christ, à la louange;
agenouillé devant la crèche, j’ai reçu mon vrai Je
Franck Widro
L’Evangile en poche
Epiphanie du Seigneur
Jeudi 6 janvier
Première lecture: Isaïe 60, 1-6
Psaume: 71
Deuxième lecture: Ephésiens 3, 2-3.5-6
Evangile: Matthieu 2, 1-12
Bruno Lachnitt*