L’image que nous avons de la «Sainte Famille» est très loin souvent de notre expérience. Nos familles ont parfois des histoires cabossées, elles peuvent être recomposées, déchirées, éclatées. Elles ont quelquefois été un lieu de souffrance, de blessures. Elles peuvent être un lieu de haine, de fâcheries durables…
Alors quel sens aujourd’hui pour nous de fêter la sainte Famille? Luc aujourd’hui nous raconte une fugue à l’adolescence, à l’occasion d’un pèlerinage à Jérusalem, et la réponse rude et décalée de Jésus, lorsque le retrouvant au temple, ses parents disent leur inquiétude: «Pourquoi donc me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père?»
Lieux de blessures, de déchirures, de conflits, nos familles peuvent aussi être des lieux où Dieu se révèle, où il prend chair, où il grandit, dans l’apprentissage du pardon, le renoncement à la vengeance, le risque pris de faire confiance, le sens de la fidélité. Elles sont un lieu qui nous révèle que l’amour est plus fort que tout. En prison, ce sont les mères qui tiennent bon dans la durée, c’est leur absence qui fait le plus mal, mais leur amour qui donne une raison de vivre aux jours les plus sombres. La Sainte Famille n’est pas un modèle si éloigné de notre réalité qu’il n’aurait pas grand-chose à nous dire, mais l’exemple d’un espace de relation qui ouvre sur la relation à Celui qui fonde les liens qui nous unissent et qui inscrit les liens du sang dans un lien, plus fondamental encore, au Père. C’est ce que rappelle Jésus à Marie quand elle le retrouve au temple et elle conserve cela dans son cœur. Nous pouvons présenter nos familles à Marie pour lui demander de veiller sur elles et offrir à Dieu ce qui au sein de nos familles a besoin d’être converti, purifié, pardonné, et/ou rendre grâce pour ce que nous avons reçu de positif par notre famille, demander la grâce qu’elles restent un lieu où se révèle à nos yeux qui est Dieu malgré leurs imperfections ou la complexité de leurs histoires.
*Aumônier général des prisons de France et d’Outre-Mer
Dieu, notre amour et l’enfant
Notre couple grandit, de jour en jour, en amour; il écoute Dieu;
nôtre accueil des valeurs chrétiennes, accroît notre humanité.
Nôtre enfant guidé, gagne en sagesse; il en devient radieux;
il dit Oui au Christ, vit déjà, ici-bas, l’Eternité.
Ma conversion, être une Hostie
Dès le matin de ma conversion, l’Esprit Saint m’a appris
à faire la volonté de Dieu; mon humanité prie,
suit un tout autre chemin, chaque jour reçoit l’Eucharistie;
mes talents à travers ma vie s’offrent à toi, en une Hostie.
Franck Widro
L’Evangile en poche
Sainte Famille
Dimanche 26 décembre
Première lecture: 1 S 1, 20-22.24-28
Psaume: 83
Deuxième lecture: 1 Jn 3, 1-2.21-24
Evangile: Luc 2, 41-52
Bruno Lachnitt*