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L'épopée des douze tribus d'Israël dans un essai de Jacques Cazeaux

La vision fantastique de la patience de Dieu

 La vision fantastique de la patience de Dieu  FRA-001
04 janvier 2022

A travers le grand thème de la royauté, Jacques Cazeaux se plonge une nouvelle fois dans la Bible avec son nouvel essai intitulé Le livre des Rois. Israël, le Moby-Dick de Dieu (Paris, éd. du Cerf, 2021, pp. 257, euros 24). Helléniste réputé, spécialiste et traducteur aussi bien de Platon que des deux principaux auteurs du judaïsme hellénistique (Philon -d’Alexandrie et Flavius Josèphe).

Jacques Cazeaux s’est aussi con-sacré depuis trois décennies à une lecture approfondie de la Bible hébraïque et chrétienne. Sur les textes bibliques cet auteur a notamment publié aux éditions du Cerf une bonne douzaine de volumes, dont les plus récents ont analysé avec une remarquable originalité littéraire, les Evangiles synoptiques, les Actes des apôtres et l’Apocalypse.

Jacques Cazeaux avait déjà traité en 2003 le nœud problématique — et jamais vraiment acceptée dans la tradition biblique — de la monarchie juive, impossible face à celle de Dieu, dans Saül, David, Salomon. La royauté et le destin d’Israël. Il revient maintenant sur ce thème analysant les deux Livres des Rois (dans la tradition hébraïque ils ne forment qu’un seul ouvrage classé parmi les «premiers prophètes»), relus et prolongés dans les deux Chroniques (qui forment aussi un unique volume dans les «écrits» de la Bible juive).

Le point de départ est d’ailleurs dans le petit livre de Jonas avec l’histoire de ce prophète malgré lui, d’où le sous-titre avec l’évocation de la baleine consacrée par le célèbre roman de Melville. Selon Jacques Cazeaux, «cette vision fantastique de la patience de Dieu résume déjà tous les effets de la longue patience de Dieu au fil de la longue saga des rois d’Israël». Et en réalité, à travers les histoires dramatiques et même effrayantes de la monarchie juive, ce qui est mis en scène c’est «le drame de l’humanité»: cette humanité «déchirée depuis Babel en Chaldée et symboliquement réparée à la Pentecôte».