Ce n’est qu’en «affrontant la vérité» des abus sur les mineurs et en «recherchant humblement le pardon des victimes», que l’Eglise pourra «être à nouveau considérée avec confiance comme un lieu d’accueil et de sécurité pour ceux qui en ont besoin». C’est ce qu’affirme le Pape François dans un message vidéo diffusé le samedi 18 septembre, à la veille de la rencontre qui se déroule du dimanche 19 au mercredi 22 septembre à Varsovie, en Pologne, sur le thème: «Notre mission commune de protéger les enfants de Dieu», organisée par la Commission pontificale pour la protection des mineurs et par les Conférences des évêques d’Europe centrale et orientale.
Chers frères et sœurs, je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue, alors que vous êtes réunis pour réfléchir sur la réponse que l’Eglise apporte à la crise des abus sexuels sur les mineurs de la part de membres de l’Eglise et sur les façons dont elle peut répondre de façon plus adéquate à ce bouleversement très grave auquel nous devons faire face.
En m’adressant aux res-ponsables des conférences épiscopales du monde, réunies à Rome en février 2019, j’ai exprimé mon encouragement afin qu’ils veillent à ce que le bien-être des victimes ne soit pas mis de côté au profit d’une préoccupation déplacée pour la réputation de l’Eglise en tant qu’institution. Au contraire, ce n’est qu’en affrontant la vérité de ces comportements cruels et en recherchant humblement le pardon des victimes que l’Eglise pourra trouver la voie pour être considérée à nouveau comme un lieu d’accueil et de sécurité pour ceux qui sont dans le besoin. Nos expressions de contrition doivent se traduire en un chemin concret de réforme, tant pour prévenir d’autres abus que pour garantir aux autres la confiance dans le fait que nos efforts conduiront à un changement réel et fiable.
Je vous encourage à écouter l’appel des victimes et à vous engager, les uns envers les autres et envers la société en général, dans ces importants débats car ils touchent véritablement l’avenir de l’Eglise en Europe centrale et orientale, non seulement l’avenir de l’Eglise, mais également le cœur du chrétien, ils touchent notre responsabilité.
Vous n’êtes pas les premiers à avoir eu la responsabilité d’entreprendre ces pas, qui sont si nécessaires, et il est peu probable que vous serez les derniers. Mais sachez que vous n’êtes pas seuls en ces temps difficiles.
Reconnaître nos erreurs et nos échecs peut nous faire sentir vulnérables et fragiles, cela est certain. Mais cela peut également constituer un temps de grâce splendide, un temps pour se dépouiller, qui ouvre de nouveaux horizons d’amour et de service réciproque. Si nous reconnaissons nos erreurs, nous n’aurons rien à craindre, parce que c’est le Seigneur lui-même qui nous aura conduits à ce point.
«Sans malice envers personne et avec charité envers tous» (A. Lincoln), je vous -exhorte à être d’humbles instruments du Seigneur, au service des victimes des abus, en les voyant comme des compagnons et des protagonistes d’un avenir commun, en apprenant les uns des autres à devenir plus fidèles et plus résilients afin qu’ensemble, nous puissions affronter les défis futurs. Que le Seigneur vous bénisse, que la Vierge vous protège et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.