Ils sont d’authentiques piliers des jeunes Eglises. Les catéchistes jouent un rôle irremplaçable dans l’œuvre pastorale et dans l’évangélisation en Asie, en Afrique, en Amérique et en Océanie. Le Pape Jean-Paul
Cette vocation spéciale des laïcs au service des Eglises locales est aujourd’hui confirmée par le «motu proprio» Antiquum ministerium, à travers lequel le Pape François a institué le ministère de catéchiste. Le document reconnaît la dignité et l’importance de cette figure pour la mission de l’Eglise, en traçant avec clarté la figure spécifique du catéchiste-missionnaire, en faisant de lui un agent d’évangélisation et pas seulement un remplaçant des prêtres ou des consacrés. D’autre part, le Concile Vati-
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Aujourd’hui, les catéchistes sont le vrai moteur des communautés catholiques dans le monde, en particulier dans les situations où l’Eglise est en train de se consolider. Selon le dernier annuaire statistique de l’Eglise (2019), les catéchistes dans le monde sont plus de trois millions. En regardant leur répartition continentale, on voit qu’en Amérique ils sont 1,7 millions; en Europe, 508.000; en Afrique, 439.000; en Asie, plus de 390.000; en Océanie, environ 14.000. Des hommes et des femmes qui, comme le souligne bien le Guide pour les catéchistes de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, «à travers l’instruction religieuse, la préparation aux sacrements, l’animation de la prière et des œuvres de charité, aident les baptisés à grandir dans la ferveur chrétienne». Les catéchistes sont souvent chargés de guider de petites communautés dispersées dans des territoires reculés, où les prêtres ne réussissent pas à se rendre, au point que le guide les définit comme «une fierté de l’Eglise missionnaire».
On peut bien le dire en regardant l’expérience de Guillaume Gnagne, qui depuis plus de cinquante ans exerce le service de catéchiste en -Côte d’Ivoire, enseignant dans la langue locale «adjoukrou» (population autochtone du sud du pays). Guillaume a continué à enseigner constamment des versets bibliques, tout d’abord aux camarades de son âge, puis aux enfants et aux jeunes, pour nourrir leur foi, en s’engageant dans une traduction parfois difficile de passages de l’Evangile dans la langue locale. «Etre catéchiste est un appel du Seigneur qui me pousse à aimer toujours plus la Parole de Dieu», rapporte-t-il. Son expérience, comme celle de nombreux autres, montre que «les catéchistes en Afrique sont les pivots de l’évangélisation et accomplissent un travail extraordinaire. Ils sont les acteurs principaux de la mission», précise le père Donald Zagore, théologien ivoirien et prêtre de la Société des missions africaines.
L’œuvre des catéchistes dans les réalités ecclésiales de l’Asie où les chrétiens sont une petite minorité, est tout aussi vitale. Au Pakistan, il existe le Centre national de formation des catéchistes «St. Albert» à Khush-pur (un village dans le diocèse de Faisalabad). Cette structure offre un programme de formation triennal pour les laïcs qui sentent la vocation à devenir catéchistes. Ouvert en 1952, au cours des années il a formé plus de mille personnes qui se sont engagées dans le service pastoral, dans les divers diocèses. Dans les territoires âpres du Baloutchistan, de même que dans les étendues désertiques du -Sindh, les plus de cinq cents catéchistes actuellement en activité au Pakistan sont des messagers de la bonne nouvelle et de précieux agents pastoraux, visitant des familles dans des lieux isolés où la petite flamme de la foi reste allumée grâce à leur sacrifice.
En Amérique latine, en particulier dans la région amazonienne, le catéchiste «est le visage de Dieu pour les adultes, les jeunes et les enfants», observe José Valdeci Pereira Gonçalves, catéchiste dans le diocèse de São Gabriel da Cachoeira, au Brésil. «Etre catéchiste signifie contribuer à construire une communauté. Nous apportons la Parole de Dieu de maison en maison: en partant d’un passage de l’Evangile, nous cherchons à voir comment on le vit dans la communauté et quelle est la volonté de Dieu», raconte-t-il. Atteignant souvent, après des jours de navigation sur les cours d’eau, des lieux habités par des peuples autochtones, les catéchistes «enseignent à travers leur vie que les chrétiens sont appelés à vivre la fidélité à leur baptême et à être des disciples missionnaires», remarque José Valdeci Pereira Gonçalves.
En Océanie également, l’Eglise catholique grandit et s’appuie sur l’œuvre des catéchistes: les communautés cherchent un nouvel élan à partir du témoignage d’époux et d’homme de foi du bienheureux Peter To Rot (1912–1945), catéchiste,
père de famille et martyre, premier bienheureux de Papouasie - Nouvelle-Guinée. «Illuminé par la grâce de Dieu, il a été un saint, un modèle de foi pour les nations du Pacifique», raconte le père John Curtis, curé à Boroko. Selon Alfred Nakue, président de la fondation qui porte le nom du bienheureux, «To Rot a été un vrai catéchiste missionnaire. Semeur de l’Evangile, il est aujourd’hui un exemple pour nous et pour l’Eglise universelle». Tout comme cela lui est arrivé, dans de nombreuses parties du monde la mission du catéchiste peut encore aujourd’hui coûter la vie. Ainsi que le rapportent les annales de l’agence Fides, dans le dicastère de Propaganda Fide les catéchistes continuent à offrir leur vie jusqu’au bout, alors qu’ils exercent leur service d’évangélisation.