Depuis la Pentecôte
Avec le motu proprio L’actuel contexte communicatif, le Pape François a ouvert en 2015 une transformation radicale des médias du Vatican, qui à partir de ce moment ont commencé un parcours de convergence à l’intérieur d’un unique dicastère. Dans cet entretien, le préfet du dicastère, Paolo Ruffini, présente les bilans et les projets d’une grande communauté multiculturelle unie par la tâche d’apporter la parole du Pape dans le monde.
Quels pas ont été accomplis et lesquels restent à accomplir?
Avant de parler des mesures prises dans le cadre de la réforme et de celles qui restent à prendre, nous devrions peut-être prendre un peu de recul.
Pour comprendre pourquoi ce dicastère existe, quelle est sa mission, il faut rembobiner la bande, commencer par le début, par la raison pour laquelle la communication est une mission pour l’Eglise. A partir de la fonction de la communication pour maintenir le Siège de Pierre uni aux fidèles du monde entier. De la raison pour laquelle, depuis la Pentecôte, la communication de l’Eglise parle toutes les langues. Et enfin, de comment faire en sorte que cela ne mène pas à la confusion de Babel mais (de l’aube du christianisme à aujourd’hui), à la mystérieuse symphonie d’une unité dans la diversité. Grâce à laquelle, hier comme aujourd’hui, on peut dire de nous, chrétiens, que «sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde»
(Ps 18).
Quant aux mesures prises et à prendre, cette métaphore nous dit avant tout une chose. Toute réforme est un chemin. Mais aucun chemin ne part de rien. Pas même le nôtre.
Les nouvelles technologies nous placent devant un défi, mais cela non plus n’est pas nouveau. En ce sens, nous pouvons dire que l’histoire du dicastère de la communication est née il y a des siècles. Et elle est née de notre appartenance à un même groupe.
L’Eglise ne peut pas ne pas communiquer. En effet, elle existe aussi pour cette raison.
Le Saint-Siège possède une imprimerie depuis 434 ans. L’impression à caractères mobiles venait d’être inventée par Gutenberg, qui avait reproduit la Bible pour la première fois avec la nouvelle technique en 1455.
Cela fait 160 ans que le Saint-Siège a un journal, 95 ans qu’il a une maison d’édition. Il possède une station de radio depuis 90 ans et un portail web depuis 25 ans.
Il y a 82 ans naissait la salle de presse du Saint-Siège. Il y a 75 ans a été créée la Commission pontificale, qui est ensuite devenue le Conseil pontifical pour les communications sociales. Il y a 62 ans qu’existe la Cinémathèque du Vatican, et 38 ans le Centre de Télévision du Vatican. Le dicastère est né il y a cinq ans.
Son but était et est l’unité. Mais aujourd’hui comme alors, une unité plurielle. Une unité dans la diversité des professions, des médias, des rôles, des fonctions.
Mais d’une certaine manière, cette diversité a toujours existé…
C’est vrai. En fait, plutôt que de parler de transformation radicale, je pense qu’il vaut mieux parler d’évolution naturelle. Le christianisme s’est toujours mesuré au temps. Nous ne pouvons pas enterrer les talents que la technologie nous offre sur le front des communications. Des talents qui peuvent être bien ou mal utilisés: pour unir ou pour diviser, pour diffuser la vérité ou le mensonge, l’amour ou la haine.
Peut-on déjà faire le bilan de ces années?
Bien sûr, pourvu que nous ayons le sentiment d’être toujours en route. Si nous regardons en arrière, nous mesurons les nombreuses décisions que nous avons prises. Si nous regardons vers l’avenir, nous nous rendons compte du chemin qu’il nous reste à parcourir. Et nous sommes conscients que ce sera toujours le cas.
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde qui n’existait pas il y a cinq ans. Nos enfants sont déjà habitués à cette époque rapide, où le changement est non seulement continu, mais aussi très rapide. Et il nous met au défi. Nous ne pouvons pas nous arrêter.
Le mot même de «courant», que le Pape a utilisé dans son motu proprio, ne décrit pas ce qui était courant il y a cinq ans; il nous indique plutôt que nous ne pouvons pas échapper à l’actualité du temps. Nous devons essayer de ne pas prendre de retard.
La réforme ne sera jamais achevée, car nous courons avec le temps: chacun de nous doit se sentir interpellé chaque jour, sans crainte, sans complexe d’infériorité ou de supériorité.
Quant au budget, inévitablement provisoire, je crois que la conscience d’appartenir à une organisation unifiée s’est accrue ces dernières années.
Aujourd’hui, le dicastère pour la communication est une réalité multimédia qui incorpore plusieurs réalités. Les programmes de Radio Vatican sont diffusés en 41 langues, avec 12.000 heures de diffusion au total en 2020, avec la contribution, notamment, du centre de diffusion en ondes courtes de Santa Maria di Galeria.
Le portail d’information en 43 langues, non seulement diffuse des nouvelles, mais accompagne aussi les fidèles dans la prière, avec 250 millions de pages lues en 2020. Les comptes sur les réseaux sociaux (en plusieurs langues) ont construit un bon réseau (5 millions d’utilisateurs en 26 langues sur Facebook, avec un taux de croissance de 23 % en 2020; 101 millions de vidéos vues sur YouTube en 2020; plus de trois milliards de vues sur les comptes Twitter en 2020).
La rédaction de vatican.va conserve le magistère de l’Eglise et les messages pontificaux sur Instagram et Twitter (en 2020, ils ont été lus 36 milliards de fois; chaque tweet a atteint jusqu’à 19 millions d’utilisateurs).
Le centre de production télévisuelle, en plus de diffuser des images du Pape, contribue à des documentaires sur l’histoire de l’Eglise, avec 337 émissions en direct en 2020, et des enregistrements pour documenter tous les événements pontificaux et les autres événements importants. Il y a une maison d’édition avec ses livres et ses deux librairies (165 livres publiés en 2020), et un journal, L’Osservatore Romano, écrit en sept langues.
Il y a un service photographique, une imprimerie, une salle de presse multilingue, qui publie un bulletin quotidien et assure l’interface avec les médias du monde entier, et il y a une archive multimédia. L’infrastructure technologique qui est derrière tout cela a développé les sites internet des dicastères du Saint-Siège, et elle nous permet d’entendre la voix du Pape sur la place Saint-Pierre, de voir les images sur les écrans géants.
Tout cela ne peut exister que grâce au soutien des catholiques du monde entier. C’est dans leur confiance et dans leur aide que nous trouvons la force d’aller de l’avant, et le ressort qui nous pousse à être dignes.
Avec la réforme, le Pape François nous a invités à commencer d’abord par nous-mêmes. Il nous a demandé de veiller à ce que chacun d’entre nous qui travaille au dicastère se sente membre d’une équipe plus large, ressente son rôle comme une partie, essentielle mais pas unique, nécessaire mais pas exclusive, d’un plan plus vaste. Cela nous concerne tous.
Il nous appartient maintenant d’offrir le meilleur service possible à tous ceux qui utilisent notre travail pour fournir des informations dans leur propre pays, dans différentes langues.
C’est à nous, et à tous ceux qui nous lisent, nous écoutent, nous regardent à la télévision ou sur leur ordinateur, de faire en sorte que ce ne soit pas seulement une synergie, une question fonctionnelle, mais une expression communicative de notre unité, de notre communion, de notre appartenance à l’autre, de notre capacité à dialoguer avec le monde entier, en tant que frères et sœurs.
Quels sont les passages les plus importants et les plus significatifs?
Radio Vatican a introduit sa belle histoire dans l’univers numérique de Vatican News. «L’Osservatore Romano», qui vient d’emménager dans le même bâtiment que la rédaction de Radio Vatican, a vu son propre travail, son propre service et son propre journal valorisés dans le travail d’équipe qui est venu naturellement.
La radio, par le biais du web, a donné vie à un projet multimédia, multilingue et unique au monde.
Le service photographique a mis à disposition ses propres images, ses propres archives, sa propre sensibilité non seulement au journal, mais aussi au portail et aux canaux des médias sociaux, y compris les canaux officiels du Saint-Père.
Le Ctv (Centre de télévision du Vatican), devenu Vatican Media, a alimenté tout le système de communication, produisant des images qui resteront dans l’histoire de l’Eglise et du monde.
La Librairie éditrice vaticane a créé un projet qui lui permet d’imprimer également à la demande, dans les différentes langues. Elle produit également des livres électroniques. Elle a donné vie à un site qui témoigne de notre effort pour accompagner par une réflexion approfondie l’activité de communication au jour le jour.
Les étapes ont été nombreuses. Les dernières en date sont la réforme graphique de «L’Osservatore Romano» et l’application permettant de lire le journal depuis un smartphone. Et puis les webradios, qui visent à faire de l’offre de Radio Vatican une radio moderne et multilingue.
Une chose à laquelle nous tenons beaucoup, est le lien de plus en plus fort avec les Eglises locales. Cela nous a conduit à fournir à chaque diocèse, chaque paroisse, chaque institut religieux dans le monde un widget, un outil télématique, pour que l’ensemble de notre offre soit disponible sur leur site.
Notre service, en effet, a un sens précisément parce qu’il est un instrument de communion et de partage et de l’information basé sur la recherche, comme le dit toujours le Pape, «du vrai, du bon et du juste».
Quels ont été les passages les plus difficiles?
La pandémie nous a certainement mis au défi de faire un saut technologique en quelques mois. Mais chaque jour a eu ses douleurs et ses satisfactions. Nous avançons pas à pas, chaque jour un pas de plus.
Il y a également eu de nombreux malentendus au sujet de la réforme. Il ne s’agissait pas d’effacer une histoire, mais de la rendre vivante. Il ne s’agissait pas d’uniformiser l’offre, mais de la différencier selon le support.
Le numérique nous permet d’avoir des connexions avec le monde entier qui étaient impensables auparavant. Il nous permet de passer de la logique de transmission à la logique de relation, de nous pen-ser comme des producteurs de contenus, à vivre comme des instigateurs de relations. Elle nous permet de maintenir la pluralité linguistique et culturelle.
Il s’agissait et il s’agit toujours, en subs-tance, de bien utiliser nos talents.
Et quels sont les prochains projets?
Nous venons de lancer un projet de formation sur la façon de communiquer la foi dans le monde numérique qui a réuni des jeunes communicateurs de tous les continents.
Nous sommes en train de rendre notre communication accessible à tous, même à ceux qui ne peuvent pas voir ou entendre.
Nous avons un projet pour rendre la salle de presse plus efficace, plus connectée avec les médias du monde entier, avec un système d’accréditation à distance pour que tous les médias du monde entier puissent être directement connectés à nous. Nous avons surtout le projet d’être de plus en plus membres les uns des autres. Le monde numérique n’est pas un monde tout fait. C’est un monde qui change, évolue, se réinvente. Nous aussi, nous pouvons le changer, le réinventer. En attendant, c’est à nous d’essayer de construire un réseau de réseaux.
Parmi les tâches essentielles du dicastère figurent la diffusion du Magistère du Pape et l’information sur les activités du Saint-Siège et de l’Eglise dans le monde. Pour ce faire, des ressources professionnelles, culturelles, linguistiques et technologiques considérables sont utilisées. Quels sont-elles spécifiquement?
Nous sommes nombreux, différents par la langue, les pays d’origine, la profession, mais unis par la même mission, la même foi, le même baptême. Nous sommes des laïcs, des religieux et des religieuses, des prêtres. Nous sommes des ouvriers, des journalistes, des imprimeurs, des techniciens, des chauffeurs, des graphistes, des ingénieurs, des informaticiens, des photographes, des cameramen, des monteurs audio et vidéo, des réalisateurs, des archivistes, des commis, des magasiniers. Chaque jour, nous mesurons la beauté de notre “être un”. Et aussi l’écart entre ce que nous aimerions être et ce que nous sommes. Et cela nous aide à essayer de faire de mieux en mieux.
Le dicastère de la communication a absorbé en interne le personnel précédemment réparti entre neuf structures différentes. Quels sont les chiffres réels et comment avez-vous travaillé pour gérer la réorganisation?
Nous sommes aujourd’hui 565 personnes. Au début de la réforme, nous étions 640. A l’époque, environ la moitié du personnel était sous la responsabilité de Radio Vatican (332 employés), mais l’imprimerie (83 employés) et «L’Osservatore Romano» (77 employés) comptaient également un nombre considérable d’employés.
Au cours des années de la réforme, le nombre total de personnel employé par le dicastère de la communication a été réduit de 75 postes, tout en assurant à la fois la reconversion professionnelle et l’insertion de personnalités capables de relever les défis du nouveau contexte de la communication tant du point de vue technologique que rédactionnel.
Les coûts de personnel liés à l’ensemble du dicastère ont été réduits d’environ 4,4 millions d’euros sur la période 2014-2020, passant de 33,9 millions d’euros en 2014 à 29,5 millions d’euros en 2020.
La création du dicastère a entraîné un remaniement complexe du secteur économique. Quels sont les postes de dépenses qui caractérisent le budget de mission d’une «machine» qui, dans son travail quotidien, gère une multiplicité de structures, de réseaux et de plateformes?
Comme je l’ai déjà dit, depuis le lancement de la réforme du système de communication, le dicastère pour la communication a rassemblé les organismes suivants: le conseil pontifical pour les communications sociales, la salle de presse du Saint-Siège, qui fait partie du service Internet du Vatican, Radio Vatican, le Centre de télévision du Vatican, la Maison d’édition du Vatican.
Au cours de l’année 2020, le processus d’intégration du groupe Tipografia Vaticana - Editrice L’Osservatore Romano a été achevé. Il regroupe les services suivants: L’Osservatore Romano, le service photographique et l’imprimerie du Vatican.
La plupart des entités relevant du dicastère étaient auparavant des institutions liées au Saint-Siège et, à ce titre, étaient dotées d’une autonomie juridique et patrimoniale et, dans une certaine mesure, d’une autonomie de gestion. Les dépenses de ces entités ont été financées non seulement par les recettes qu’elles ont produites, mais aussi par les contributions de la secrétairerie d’Etat et/ou du gouvernorat, notamment en ce qui concerne le déficit de Radio Vatican.
La réforme a rendu possible le processus d’intégration et de gestion unitaire de l’ensemble du système, en renforçant également le lien avec les réalités ecclésiales locales et leurs instruments de communication sociale.
La communication institutionnelle du service de presse a également été renforcée, où une équipe multilingue fonctionne depuis 2019 avec pour mission d’assister la direction dans les relations avec certaines zones linguistiques et culturelles du monde, renforçant ainsi les services offerts. Cette équipe est composée de personnel du dicastère, ce qui a permis de limiter au maximum les coûts et de développer une approche synergique des différentes questions.
Avec la réforme, grâce à la synergie entre les rédactions et le département théologico-pastoral, l’offre éditoriale d’informations tant journalistiques que théologico-pastorales a été renforcée sur le nouveau portail multimédia et multilingue vaticannews.va. En synergie avec la secrétairerie d’Etat, la publication des principales traductions sur vatican.va a également été accélérée.
La réforme a également permis une meilleure présence sur les réseaux sociaux et un meilleur service aux dicastères du Saint-Siège.
Une plus grande intégration a permis au dicastère pour la communication et au groupe Tipografia Vaticana - Editrice L’Osservatore Romano, considérés comme une unité, de réduire structurellement leur déficit et de fonctionner — parallèlement à une augmentation de la productivité et des services offerts, avec une réduction à la fois des coûts et du personnel. Ces résultats ont été poursuivis en améliorant l’efficacité des processus de production éditoriale et tech-nologique, grâce à une gestion attentive des activités et à un système de contrôle de gestion.
Le dicastère pour la communication, même si c’est dans un contexte pas toujours favorable aux activités de collecte de fonds, s’est toujours engagé à rechercher des fonds auprès de donateurs privés afin de poursuivre la modernisation de son système éditorial et technologique, en réduisant le recours à l’utilisation des ressources du Saint-Siège. Les bienfaiteurs qui ont jusqu’à présent versé des sommes au dicastère pour la communication ont lié leurs dons à la réalisation de projets spécifiques prédéterminés avec la possibilité de vérifier leur mise en œuvre effective.
Les dons reçus, grâce à l’activité de collecte de fonds entreprise par le dicastère à travers la Fondation Saint-Jean xxiii, ont permis, au cours de la période quinquennale 2015-2020 et sans frais pour le Saint-Siège, des investissements dans la modernisation technique et éditoriale, y compris le projet d’infrastructure informatique et technique du dicastère appelé Newsport et le projet de la nouvelle salle de contrôle principale pour la gestion et le tri des signaux intégrés de radio et de télévision. Enfin, il faut reconnaître que, surtout pendant la période de confinement de 2020, ainsi que pendant la période de pandémie qui a suivi, ces mises à niveau nous ont permis de poursuivre et même d’améliorer nos services avec un travail délocalisé, dans une sécurité maximale.
Quel est le résultat en termes de réduction du déficit?
Les résultats cumulés du dicastère pour la communication et du Groupe Tipografia Vaticana - Editrice L’Osservatore Romano montrent une réduction du déficit économique, enregistré au 31 décembre 2019, d’environ 6,9 millions d’euros par rapport au chiffre de départ de 2014, une réduction qui, sur la base d’estimations non définitives, en 2020, passe à un montant d’environ 7,2 millions d’euros.
Le résultat obtenu devient encore plus important si l’on considère les difficultés objectives liées à la situation économique défavorable qui s’est aggravée, par exemple, pour l’ensemble du secteur de l’édition
La réalisation des objectifs fixés a été rendue possible par la mise en œuvre d’une politique de contrôle des coûts minutieuse qui a impliqué à la fois les frais de personnel et les dépenses de fonctionnement nécessaires au fonctionnement du département lui-même.
A la fin de l’exercice 2019, le total cumulé des économies réalisées par le dicastère pour la communication sur la période 2015-2019 s’élevait à environ 16,6 millions d’euros; cela représente le montant total que le Saint-Siège a économisé sur la période de cinq ans grâce à la réforme mise en œuvre.
Dans son message pour la journée mondiale des communications 2021, le Pape François a appelé à «communiquer en rencontrant les gens où et comment ils sont». Comment le dicastère travaille-t-il à ce genre de dialectique?
Le Pape dit souvent que la foi se transmet en dialecte. Parler la langue de nos auditeurs peut sembler secondaire. Ce n’est certainement pas une chose voyante. C’est un travail humble. Mais fondamental. Je crois qu’en parlant tant de langues (en essayant obstinément de se faire «tout à tous»), nous avons la répon-se à la question. C’est ainsi qu’avec nos limites, nos imperfections, l’aide de Dieu, de nos frères et sœurs, nous essayons de répondre à l’appel à voir, à témoigner, à unir ce qui est divisé en allant là où personne d’autre ne va. Nous devons le faire avec humilité, sans vanité. Avec simplicité. Avec la patience de celui qui -sème. Je crois que nous serons reconnus par cela. Notre effort est de -construire un réseau de partage, un réseau qui unit, un réseau sans préjugés, qui cultive la beauté du nous.
Le développement des technologies des médias continue et continuera à l’avenir à orienter et à conditionner les «modes» de communication et d’information. Comment le dicastère se voit-il projeté dans ce scénario?
Avec la certitude et la patience qui viennent de la foi. Avec la confiance de pouvoir compter sur le soutien, l’aide, le conseil, la proximité, la créativité de millions de catholiques dans le monde.
Ce qui nous caractérise, c’est la -conscience, gravée dans notre adn, d’être une grande communauté internationale, multiculturelle; unie par le fait d’être au service de la mission du Pape, par la tâche de porter sa parole au monde, dans les langues du monde.
Notre frontière est de parler le langage du temps, le rachetant de la platitude d’une communication sans profondeur.
Notre douce ambition est de faire en sorte que les nombreuses personnes qui nous suivent, et il y en a des millions aujourd’hui, également par le biais du web et des réseaux sociaux, se sentent en première ligne de cette aventure collective qu’est l’histoire qui se fait; et qui a besoin d’une lecture chrétienne pour être comprise. Pour les impliquer au
lieu de les laisser comme des spectateurs. De créer un véritable lien entre eux et nous, et à travers nous, entre eux et le Pape. Telle est notre mission.
Alessandro De Carolis