«Bienvenue à Tarascon, antique ville de la France (...) Vous vous demanderez qui je suis et pourquoi je vous parle de cette petite localité française. Je vous donne quelques indices: je suis une femme israélite, j’ai été disciple de Jésus et une antique légende relie mon nom à celui de Tarascon — lit-on dans le premier chapitre du livre Marta di Betania. «Io credo, Signore» (Cinisello Balsamo, San Paolo, 2020, 140 pages, 14,00 euros) de Marinella Perroni, fondatrice de la Coordination des théologiennes italiennes. Une énigme révélée par le titre; il s’agit de la femme qu’une longue tradition a transformé en patronne des femmes au foyer, des restaurateurs et des hôteliers. «Il y a de nombreux siècles — en 48 ap. J.C. dit-on— j’ai accosté de terres lointaines, par la mer, à Marseille et là, dans les marais de la Camargue, je me suis distinguée par des actes héroïques: j’ai prêché longuement, j’ai accompli des miracles et j’ai dompté un monstre, libérant les habitants de ces lieux d’un terrible fléau». Dans l’Ecriture, la sœur de Marie se présente de manière énigmatique. Les deux récits qui nous en transmettent la mémoire, l’un de Luc et l’autre de Jean, la décrivent d’une manière non seulement différente entre eux, mais discordante. Pour Luc c’est une femme distraite par les nombreuses occupations du travail domestique; pour Jean, c’est une disciple en mesure d’exprimer la plus haute confession de foi de tout le quatrième Evangile. «Le succès que, dans la tradition suivante, a eu la Marthe qui a toujours une casserole à la main, n’étonne peut-être pas – lit-on en quatrième de couverture –. Mais le fait que la Marthe qui, dans le quatrième Evangile, joue un rôle analogue à celui de Pierre dans l’Evangile de Matthieu n’ait pas eu autant de succès devrait nous interpeller». Ce livre appartient à la série «Mères de la foi», comme Domenica da Paradiso (Cinisello Balsamo, San Paolo, 2020, 144 pages, 14,00 euros), l’ouvrage d’Adriana Valerio consacré à la mystique disciple de Savonarole, Domenica Narducci da Paradiso (1473-1553), qui défendit avec force, même devant les autorité ecclésiastiques qui la contestaient, son activité de charismatique prédicatrice. Une femme simple qui parlait à travers des images empruntées à la vie quotidienne d’un Dieu venu «par amour pour faire la lessive dans le baquet de ce monde».
Silvia Guidi