Introduction
Prions aujourd'hui pour les gouvernants qui ont la responsabilité de prendre soin de leurs peuples en ces moments de crise: les chefs d'Etat, les présidents de gouvernement, les législateurs, les maires, les présidents de région… Pour que le Seigneur les aide et leur donne la force, car leur travail n'est pas facile. Et quand il y a des différends entre eux, qu'ils comprennent que, dans les moments de crise, ils doivent être très unis pour le bien de la population, car l'unité est supérieure au conflit.
Aujourd'hui, samedi 2 mai, s'unissent à nous en prière 300 groupes de prière qui s'appellent les “madrugadores”, en espagnol, c'est-à-dire les “matiniers”: ceux qui se lèvent tôt pour prier, qui se lèvent vraiment très tôt, pour la prière. Ils s'unissent aujourd'hui à nous, en ce moment.
Homélie
La première lecture commence ainsi: «Cependant les Eglises jouissaient de la paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; elles s'édifiaient et vivaient dans la crainte du Seigneur et elles étaient comblées de la consolation du Saint-Esprit» (Ac 9, 31). Temps de paix. Et l'Eglise grandit. L 'Eglise est tranquille, elle reçoit la consolation de l'Esprit Saint, elle est dans la consolation. Les bons temps… Il y a la guérison d'Enée, ensuite Pierre ressuscite Gazelle, Tabitha… des choses que l'on fait en temps de paix
Mais il y a des temps qui ne sont pas de paix dans l'Eglise primitive: des temps de persécution, des temps difficiles, des temps qui mettent les croyants en crise. Des temps de crise. Et ce que nous raconte aujourd'hui l'Evangile de Jean (cf. 6, 60-69) est un temps de crise. Ce passage de l'Evangile est la fin de toute une sequela qui commença par la multiplication des pains, quand les gens voulaient faire Jésus roi, que Jésus va prier et que le jour suivant ils ne le trouvent pas ; ils vont alors le chercher et Jésus leur reproche de le faire pour qu'il leur donne à manger et non pour les paroles de vie éternelle… Et toute cette histoire finit là. Ils disent: “Donne-nous ce pain”, et Jésus explique que le pain qu'il donne est son propre corps et son propre sang.
«Après l'avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent: “Ce langage-là est trop fort! Qui peut l'écouter?”» (v. 60). Jésus avait dit que celui qui n'aurait pas mangé son corps et son sang n'aurait pas eu la vie éternelle. Jésus disait aussi: “Si vous mangez mon corps et mon sang, vous ressusciterez au dernier jour” (cf. v. 54). Ce sont les choses que disait Jésus. «Ce langage-là est trop fort!» (v. 60) [pensent les disciples]. “Ce langage est trop fort. – Ici quelque chose ne fonctionne pas. Cet homme est allé au-delà des limites”. Et c'est un moment de crise. Il y avait des moments de paix et des moments de crise. Jésus savait que les disciples murmuraient. Il y a ici une distinction entre les disciples et les apôtres: les disciples étaient ces 72 personnes ou davantage, les apôtres étaient les Douze. «Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait» (v. 64). Et face à cette crise, il leur rappelle: «Voilà pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, sinon par un don du Père» (v. 65). Il recommence à parler de ce fait d'être attirés par le Père: le Père nous attire à Jésus. Et c'est la façon dont on résout la crise.
Et «dès lors, nombre de ses disciples se retirèrent et cessèrent de l'accompagner» (v. 66). Ils prirent leurs distances. “Cet homme est un peu dangereux, un peu… Mais ces doctrines… Oui, c'est un homme bon, il prêche et guérit, mais quand il arrive à ces choses étranges… S'il vous plaît, allons-nous-en” (cf. v. 66). Et les disciples d'Emmaüs ont fait la même chose, le matin de la résurrection: “Mais oui, une chose étrange: les femmes disent que le sépulcre… – Mais cela sent mauvais – disaient-ils – allons-nous en vite parce que les soldats viendront et ils nous crucifieront” (cf. Lc 24, 22-24). Les soldats qui gardaient le sépulcre ont fait la même chose: ils avaient vu la vérité, mais ensuite ils ont préféré vendre leur secret: “Restons en sécurité : ne nous mêlons pas à ces histoires, qui sont dangereuses” (cf. Mt 28,11-15).
Un moment de crise est un moment de choix, c'est un moment qui nous met devant les décisions que nous devons prendre. Tous, dans la vie, nous avons eu et nous aurons des moments de crise: des crises familiales, des crises matrimoniales, des crises sociales, des crises dans le travail, tant de crises… Cette pandémie est elle aussi un moment de crise sociale.
Comment réagir dans le moment de crise? «Dès lors, nombre de ses disciples se retirèrent et cessèrent de l'accompagner » (v. 66). Jésus prend la décision d'interroger les apôtres: « Jésus dit alors aux Douze : “Voulez-vous partir, vous aussi?”» (v. 67). Prenez une décision. Et Pierre fait la deuxième confession: «Simon-Pierre lui répondit: “Seigneur, à qui irons-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous croyons, nous, et nous savons que tu es le Saint de Dieu”» (vv. 68-69). Pierre confesse, au nom des Douze, que Jésus est le Saint de Dieu, le Fils de Dieu. La première confession – “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant”– et immédiatement après, quand Jésus commença à expliquer la passion qui serait venue, il l'arrête: “Non, non, Seigneur, pas ça!”, et Jésus lui fait des reproches (cf. Mt 16,16-23). Mais Pierre a mûri un peu et ici il ne s'oppose pas. Il ne comprend pas ce que Jésus dit, ce fait de “manger la chair, boire le sang” (cf. 6, 54-56), il ne comprend pas, mais il se fie au Maître. Il se fie. Et il fait cette deuxième confession: “Mais à qui irons-nous?, s'il te plaît, tu as les paroles de la vie éternelle” (cf. v. 68).
Cela nous aide tous à vivre les moments de crise. Dans mon pays, il y a un dicton qui dit: “Quand tu vas à cheval et que tu dois traverser un fleuve, s'il te plaît, ne change pas de cheval au milieu du fleuve”. Dans les moments de crise, il faut être très fermes dans la conviction de sa foi. Ces personnes sont parties, “elles ont changé de cheval”, elles ont cherché un autre maître qui ne soit pas si “dur”, comme ils lui disaient. Au moment de la crise, il y a la persévérance, le silence; rester où nous sommes, immobiles. Ce n'est pas le moment de faire des changements. C'est le moment de la fidélité, de la fidélité à Dieu, de la fidélité aux choses [décisions] que nous avons prises avant. C'est aussi le moment de la conversion, car en effet cette fidélité nous inspirera certains changements pour le bien, pas pour nous éloigner du bien.
Des moments de paix et des moments de crise. Nous chrétiens devons apprendre à gérer les deux. Les deux. Certains pères spirituels disent que le moment de crise est comme passer par le feu pour devenir forts. Que le Seigneur nous envoie l'Esprit Saint pour savoir résister aux tentations dans les moments de crise, pour savoir être fidèles aux premières paroles, avec l'espérance de vivre après des moments de paix. Pensons à nos crises: les crises familiales, les crises dans le travail, les crises sociales du monde, du pays… Tant de crises, tant de crises.
Que le Seigneur nous donne la force – dans les moments de crise – de ne pas vendre notre foi.
PRIERE POUR LA COMMUNION SPIRITUELLE
Les personnes qui ne peuvent pas communier font à présent la communion spirituelle:
Je crois, mon Jésus, que tu es réellement présent dans le Très Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime par-dessus toute chose et je désire ardemment te recevoir dans mon âme. Puisque je suis incapable de Te recevoir de façon sacramentelle, entre au moins spirituellement dans mon cœur. Je T’embrasse comme si Tu y étais déjà et je m’unis entièrement à Toi. Ne permets jamais que je sois séparé de Toi. Ainsi soit-il.