INTRODUCTION
En ces moments de trouble, de difficulté, de douleur, la possibilité est souvent donnée aux personnes de faire des choses, beaucoup de bonnes choses. Mais il arrive aussi que certaines personnes aient l'idée de faire des choses qui ne sont pas très bonnes, de profiter du moment et d'en profiter pour elles-mêmes, pour leur propre bénéfice. Prions aujourd'hui pour que le Seigneur nous donne à tous une conscience droite, une conscience transparente, que l'on puisse faire voir à Dieu sans avoir honte.
HOMELIE
Depuis longtemps les docteurs de la loi, également les grands prêtres, étaient inquiets parce qu'il se passait des choses étranges dans le pays. Il y eut tout d'abord ce Jean, qu'à la fin on laissa tranquille parce que c'était un prophète, il baptisait et les gens y allaient, mais cela n'avait pas d'autre conséquence. Ensuite Jésus est venu, signalé par Jean. Il commença à accomplir des signes, des miracles, mais surtout à parler aux gens et les gens le comprenaient et le suivaient, mais il n'observait pas toujours la loi et cela inquiétait beaucoup. “C'est un révolutionnaire, un révolutionnaire pacifique… Il fait venir les gens à lui, les gens le suivent…” (cf. Jn 11, 47-48). Et ces idées les conduisirent à parler entre eux: “Mais regarde, celui-là ne me plaît pas… et cet autre…”, et il y avait donc ce sujet de conversation entre eux, également de préoccupation. Ensuite, certains sont allés le voir pour le mettre à l'épreuve et le Seigneur avait toujours une réponse claire qui, à eux les docteurs de la loi, ne leur était pas venue à l'esprit. Pensons à cette femme mariée sept fois, sept fois veuve: “Mais au ciel, duquel de ces maris sera-t-elle l'épouse?” (cf. Lc 20, 33). Il leur répondit clairement et ils sont partis honteux à cause de la sagesse de Jésus et d'autres fois ils sont partis humiliés, comme lorsqu'ils voulaient lapider cette femme adultère et que Jésus dit à la fin: “Que celui de vous qui est sans péché lui jette la première pierre” (cf. Jn 8, 7); et l'Evangile dit qu'à ce moment-là ils sont partis, à commencer par les plus âgés, humiliés. Cela faisait augmenter cette conversation entre eux: “Nous devons faire quelque chose, cela ne va pas…”. Puis ils ont envoyé les soldats pour le capturer et ces derniers sont revenus en disant: “Nous n'avons pas pu le capturer, car jamais un homme n'a parlé comme lui”… “Vous vous êtes donc laissé prendre vous aussi” (cf. Jn 7, 45-49): ils étaient en colère, parce que même les soldats n'arrivaient pas à le prendre. Et ensuite, après la résurrection de Lazare – le passage que nous avons entendu aujourd'hui – de nombreux juifs allaient là-bas pour voir les soeurs de Lazare, mais certains sont allés pour bien voir comment s'étaient passées les choses, pour les rapporter, et plusieurs d'entre eux allèrent trouver les pharisiens et leur rapportèrent ce que Jésus avait fait (cf. Jn 11, 45). D'autres crurent en Lui. Et ceux qui y sont allés, les bavards habituels, qui vivent en rapportant les ragots… sont allés le leur dire. A ce moment-là, ce groupe de docteurs de la loi qui s'était formé a fait une réunion formelle: “Cet homme est très dangereux, nous devons prendre une décision. Que faisons-nous? Cet homme accomplit beaucoup de signes – ils reconnaissent les miracles – . Si nous le laissons continuer ainsi, tous croiront en lui, c'est un danger, le peuple le suivra, il se détachera de nous” – le peuple n'était pas attaché à eux – “Les Romains viendront et ils détruiront notre temple et notre nation” (cf. Jn 11, 48). Il y avait une part de vérité dans cela, mais pas toute, c'était une justification, parce qu'ils avaient trouvé un équilibre avec l'occupant, mais ils haïssaient l'occupant romain, pourtant politiquement ils avaient trouvé un équilibre. Ainsi, ils parlaient entre eux. L'un d'eux, Caïphe – le plus radical –, qui était un grand prêtre, dit: “Vous ne voyez pas qu'il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière!” (Jn 11, 50). Il était le grand prêtre et il fit cette proposition: “Tuons-le”. Et Jean dit: “Il ne dit pas cela de lui-même; mais en qualité de grand prêtre il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation… A dater de ce jour, ils furent résolus à le tuer” (cf. Jn 11, 51-53). Cela a été un processus, un processus qui commença par de petites préoccupations au temps de Jean-Baptiste et qui finit ensuite par cette réunion des docteurs de la loi et des prêtres. Un processus qui se développait, un processus qui était plus sûr que la décision qu'ils devaient prendre, mais personne ne l'avait dit aussi clairement: “Celui-là, il faut le tuer”. Cette manière de procéder des docteurs de la loi est précisément une démonstration de la manière dont la tentation agit en nous, car derrière celle-ci il y avait évidemment le diable qui voulait détruire Jésus et la tentation agit généralement ainsi en nous: cela commence par peu de chose, par un désir, une idée, elle grandit, elle contamine d'autres personnes et à la fin elle se justifie. Ce sont les trois étapes de la tentation du diable en nous et, ici, ce sont les trois étapes qu'a accomplies la tentation du diable en la personne du docteur de la loi. Elle commença par peu de choses, mais elle a grandi, grandi et ensuite elle a contaminé les autres, elle a pris corps et, à la fin, elle se justifie: “Il faut qu'un homme meure pour le peuple” (cf. Jn 11, 50), la justification totale. Et tous sont allés tranquillement à la maison. Ils avaient dit: “C'est la décision que nous devions prendre”. Et nous tous, quand nous sommes vaincus par la tentation, nous finissons par être tranquilles, car nous avons trouvé une justification pour ce péché, pour cette attitude peccamineuse, pour cette vie qui ne suit pas la loi de Dieu. Nous devrions avoir l'habitude de voir ce processus de la tentation en nous. Ce processus qui fait passer notre coeur du bien au mal, qui nous conduit sur la route qui descend. Une chose grandit, grandit, grandit lentement, ensuite elle contamine les autres et, à la fin, elle se justifie. Les tentations nous viennent difficilement d'un coup, le diable est astucieux. Et il sait prendre ce chemin, il a pris le même pour arriver à la condamnation de Jésus. Quand nous sommes dans le péché, que nous avons chuté, oui, nous devons aller demander pardon au Seigneur, c'est le premier pas que nous devons faire, mais ensuite nous devons dire: “Comment ai-je fait pour en tomber là? Comment a commencé ce processus dans mon âme? Comment s'est-il développé? Qui ai-je contaminé? Et comment me suis-je justifié à la fin pour tomber?”. La vie de Jésus est toujours un exemple pour nous et les choses qui sont arrivées à Jésus sont des choses qui nous arriveront à nous aussi, les tentations, les justifications, les personnes bonnes qui sont autour de nous, et que peut-être nous ne voyons pas, et les méchants: au moment de la tentation nous cherchons à nous approcher d'eux pour faire grandir la tentation. Mais n'oublions jamais: derrière un péché, derrière une chute, qu’il y a toujours une tentation qui a commencé petite, qui a grandi, qui a contaminé et qui à la fin trouve une justification pour tomber. Que l'Esprit Saint nous illumine dans cette connaissance intérieure.
COMMUNION SPIRITUELLE
Les personnes qui ne peuvent pas communier font à présent la communion spirituelle.
Je crois, mon Jésus, que tu es réellement présent dans le Très Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime par-dessus toute chose et je désire ardemment te recevoir dans mon âme. Puisque je suis incapable de Te recevoir de façon sacramentelle, entre au moins spirituellement dans mon cœur. Je T’embrasse comme si Tu y étais déjà et je m’unis entièrement à Toi. Ne permets jamais que je sois séparé de Toi. Ainsi soit-il.