· Cité du Vatican ·

Discours au chapitre général des Frères de l’instruction chrétienne de Ploërmel

Que les enfants des pays en conflit retrouvent le sourire

 Que les enfants des pays en conflit retrouvent le sourire  FRA-017
25 avril 2024

Des vœux de paix, afin que les enfants vivant dans des pays en situation de conflit retrouvent leurs sourires perdus, ont été exprimés par le Pape également dans son discours aux participants du chapitre général des Frères de l'instruction chrétienne de Ploërmel, reçus en audience lundi 22 avril dans la salle du Con-sistoire.

Chers frères,

Je vous souhaite la bienvenue à l'occasion de votre Chapitre général. Je salue le supérieur et chacun d'entre vous et j'exprime ma proximité à tous vos frères dans le monde.

Je rends grâce au Seigneur pour l'œuvre de son Esprit qui se manifeste dans votre charisme, à savoir l'évangélisation des enfants et des jeunes par l'éducation. Ce chapitre s'inscrit dans le prolongement des célébrations du bicentenaire de l'institut et vous offre l'occasion de revenir aux idées fondamentales qui ont guidé le vénérable Jean-Marie de La Mennais et le père Gabriel Dashayes. Aujourd'hui, leur œuvre est présente dans plusieurs pays du monde, parce qu'ils ont cru que tout est possible pour ceux qui se confient totalement au Seigneur et qui se mettent au service du développement humain intégral de chaque personne. Nous ne devons jamais oublier d'où nous venons et nous devons toujours garder à l'esprit les motivations de nos actions.

Chers frères, vous travaillez dans des régions du monde où sévissent la pauvreté, le chômage des jeunes et des crises sociales de toutes sortes. Je vous exhorte donc à être des pères pour ceux auprès de qui vous êtes envoyés, des pères qui reflètent le visage aimant et compatissant de Dieu. Dans un monde en constante évolution, vous vous mettez généreusement au service des jeunes, attentifs à leurs aspirations et en même temps toujours tournés vers le Christ, règle suprême de votre vie. Votre vocation vous pousse à aller là où les autres ne vont pas, en périphérie, auprès des laissés-pour-compte, des blessés de la vie et des victimes. Que votre présence soit une source d'espérance pour beaucoup. Que dans votre esprit de fraternité et d'accueil ils reconnaissent un autre visage de l'humanité défiguré par les guerres, l'indifférence et le rejet des plus faibles. Ces enfants, ces jeunes, ces personnes ont aussi des rêves, mais aujourd'hui, pour tant de raisons, ces rêves ont volé en éclats. Puissiez-vous les aider à revivre leurs rêves, à croire en eux et à les réaliser!

Les enfants jouent, même sous les bombes, dans les pays en guerre. Lorsque nous voyons des photos de ces pays, nous y voyons des enfants qui jouent. Mais une chose me frappe, lorsque des enfants d'Ukraine viennent ici à Rome, qui ont été trans-férés et qui vivent ici, ces enfants ne sourient pas: ils ont perdu leur sourire. La guerre fait perdre le sourire aux enfants. Œuvrez pour qu'ils retrouvent le sourire!

Chers frères, l'Eglise est une famille et nous tous, dans la diversité des charismes et des vocations, nous coopérons au salut de l'humanité. Dans ce merveilleux mystère de communion, je peux compter sur votre confiance filiale et votre attachement au ministère du Successeur de Pierre. Je vous encourage à travailler en étroite collaboration avec les diocèses où vous êtes en mission et avec le Peuple fidèle de Dieu; à éloigner de votre vie tout esprit d'orgueil, de fermeture, de division et de commérage. Les commérages font beaucoup de mal aux communautés religieuses. Une bonne résolution pour un homme et une femme religieux serait de se mordre la langue chaque fois qu'ils ont envie de dire du mal l'un de l'autre. Ce serait une bonne résolution, n'est-ce pas? En effet, «être Eglise c’est être Peuple de Dieu, en accord avec le grand projet d’amour du Père. Cela appelle à être le ferment de Dieu au sein de l’humanité» (Exort. ap. Evangelii gaudium, 114).

A la fin de votre chapitre, vous renouvellerez la consécration de l'institut au Cœur immaculé de Marie. Que votre pédagogie soit toujours inspirée par celle qui, par son «oui» total, a consenti à ce que le plan salvifique de Dieu pour l'humanité s'accomplisse en sa personne. Qu'elle vous aide à cultiver le zèle de vous mettre en chemin pour servir, à cultiver l'humilité, la confiance en Dieu et la joie d'être les serviteurs de sa tendresse et de sa miséricorde. S'il vous plaît, ne perdez pas votre joie!

Je vous bénis de tout cœur, vous et tous vos frères dans toutes les parties du monde, ainsi que les jeunes que vous accompagnez. N'oubliez pas de prier pour moi. Merci.