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Le centre «Suor Claire» assiste les enfants porteurs d’un handicap mental

La nécessité d’une œuvre de sensibilisation

 La nécessité d’une œuvre de sensibilisation   FRA-017
25 avril 2024

En Afrique subsaharienne, le centre «Suor Claire» offre assistance et espérance aux enfants porteurs de handicap mental

«Dans certains groupes ethniques d’Afrique subsaharienne, les personnes porteuses d’un handicap mental sont souvent marginalisées», explique sœur Claudia Samba des Filles du Saint-Cœur de Marie (fscm), qui a travaillé au Sénégal et pendant huit ans en Mauritanie avec des enfants atteints de cette pathologie au centre «Suor Claire» de Rosso.

Comme une malédiction ou un porte-bonheur

«Les enfants porteurs d’un handicap mental sont considérés d’une part comme une malédiction et d’autre part comme un porte-bonheur», rapporte sœur Claudia Samba. Le programme du centre «Suor Claire» commence par des visites à domicile, une activité de base qui permet de connaître et d’expérimenter les réalités des personnes qu’elles servent, au nom de la mission catholique. Deux fois par semaine, elles se rendent dans les villages autour de Rosso, où la communauté des Filles du Saint-Cœur de Marie, est en mission depuis 2014. Rosso est une ville jumelle de Rosso au Sénégal, en raison du même nom donné aux deux villes, qui sont séparées par le fleuve Sénégal, explique-t-elle. «Au cours de nos visites, nous avons constaté que la façon dont les enfants ayant une déficience intellectuelle étaient traités variait d’une ethnie à l’autre: d’un côté, ils étaient bien accueillis et chanceux, car ils étaient exposés à la mendicité, qui rapporte de l’argent ou d’autres biens; de l’autre, ils étaient considérés comme une malédiction — le mauvais esprit de la famille, d’où leur marginalisation», a expliqué la religieuse.

Espérance et confiance
grâce à la sensibilisation

Pour répondre au mieux aux attentes en matière de soins, le centre «Suor Claire» s’engage à sensibiliser à tous les niveaux: parental, social, religieux, gouvernemental et international. «En parcourant des kilomètres, parfois sur des routes de sable, en voyant la façon dont les enfants atteints de paralysie cérébrale étaient traités, nous avons eu les larmes aux yeux. Il nous a été difficile d’accepter ces attitudes, tant ceux considérés comme un porte-bonheur que ceux vus comme porteurs de mauvais présages», explique sœur Claudia. L’espérance est venue grâce au projet de la Papal Foundation, fondée par des catholiques d’Amérique du Nord, qui vise à apporter l’amour du Christ aux personnes nécessiteuses et à être intimement liée au travail de l’Eglise et du Saint-Père. La Papal Foundation a fait don d’un mini-bus de 16 places pour le transport quotidien des enfants de leur domicile au centre «Suor Claire». «D’autres structures et des ong, par l’intermédiaire du ministère des affaires sociales, ont également fait un geste envers les parents. Mais il reste encore un long chemin à parcourir pour éliminer cette croyance ethnique en Afrique subsaharienne», a-t-elle ajouté.

Jouir de son travail
est un don de Dieu

Tous les enfants porteurs d’un handicap mental, de la naissance jusqu’à 14 ans, sont accueillis au centre. «Jouir de son travail, est un don de Dieu», déclare sœur Claudia, avant de poursuivre: «C’est vrai, comme le dit la Bible (Qo 5, 18), ces enfants nous remplissent de joie lorsqu’ils apprennent à dessiner, à chanter, à écrire, à modeler et à jouer, en fonction de leurs capacités et de leurs aptitudes». Sœur Claudia affirme que les enfants du centre créent des choses extraordinaires et surprenantes. Leur façon intelligente d’être et d’agir nous montre que le monde de ces enfants nous réserve parfois des surprises! Comme l’a dit un jour un sage, «le secret de la vie est d’aimer ce que l’on fait, et non de faire ce que l’on aime. C’était mon secret», a conclu la religieuse.

#sistersproject

Sœur Marie Pépyne Matendakama (fscm)