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Le Soudan est ravagé par un conflit qui a entraîné le déplacement de millions de civils

Une guerre totalement oubliée

 Une guerre totalement oubliée   FRA-019
08 mai 2024

Selon les Nations unies, 12.000 civils ont été tués dans la guerre qui fait rage au Soudan — bien que le nombre réel de victimes soit probablement beaucoup plus élevé — et au moins 8 millions de personnes déplacées. Le conflit, qui a éclaté il y a un peu plus d'un an entre l'armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide ( fsr ), a plongé le pays du nord-est de l'Afrique dans le chaos, avec la plus grande crise de déplacement interne au monde, une urgence humanitaire catastrophique et des allégations de crimes de guerre et de mépris du droit international.

La cafod , l'agence d'aide de l'Eglise catholique d'Angleterre et du Pays de Galles qui travaille en partenariat avec Caritas Soudan, a lancé un appel urgent. S'adressant aux médias du Vatican, le représentant de l'organisation dans le pays, Telley Sadia, décrit la dure réalité à laquelle sont confrontés les civils. Depuis plus d'un an, le Soudan est ravagé par un conflit qui a entraîné le déplacement de millions de civils, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui ont quitté leur foyer et leur pays d'origine. Ils doivent dormir dehors ou chercher refuge dans des espaces publics surpeuplés, des abris de fortune ou des bâtiments abandonnés, comme des écoles, sans eau potable ni hygiène. «Nous -voyons apparaitre des épidémies, notamment de choléra chez les jeunes enfants qui n'ont pas de nourriture pour survivre», déclare-t-il. La violence -sexuelle est endémique, poursuit-il, ajoutant au traumatisme et au désespoir dans une situation déjà désastreuse dans laquelle 8 millions de personnes ont été forcées de fuir leurs foyers, dont «6,5 millions sont déplacées à l'intérieur du pays dans les 18 Etats du Soudan, tandis que le reste se trouve à l'extérieur de ses frontières dans les pays voisins». Telley Sadia note que cette crise se déroule dans l'indifférence de la communauté internationale, à tel point que dans une déclaration publiée par le réseau Caritas, les évêques catholiques du Soudan l'ont qualifiée de «crise oubliée». Le représentant de Caritas Soudan souligne la nécessité d'une action immédiate de la part de la communauté internationale, en insistant sur le fait qu'une inaction prolongée ne ferait qu'aggraver la crise et prolonger les souffrances de millions de personnes.

«L'un des facteurs sous-jacents qui alimentent la crise, reconnait Telley Sadia, est le commerce lucratif des armes, qui perpétue la violence et l'instabilité et, comme l'a dit le Pape François, attise les flammes de la guerre». Interrogé sur les négociations de paix et l'éventuelle intervention des puissances régionales, Telley Sadia déclare que toutes les négociations sont «dans l'impasse». «Aujourd'hui, les Soudanais sont livrés à eux-mêmes pour trouver une solution à cette question. En plus de l'aide matérielle, il est nécessaire de veiller à ce que les hostilités cessent en concluant un cessez-le-feu qui permettra aux gens de reprendre leur vie» (linda bordoni).